Quand on a dit qu’on partait au Costa Rica, tout le monde nous a parlé de la côte caraïbe, des parcs ultra-connus et des volcans impressionnants. Mais nous, on voulait aussi du sauvage, du calme… et un peu d’inattendu. C’est comme ça qu’on a jeté notre dévolu sur le Guanacaste, cette région du nord-ouest souvent boudée par les voyageurs pressés. Imaginez un Costa Rica où la jungle humide cède la place à des forêts dorées, balayées par les vents.
On vous emmène dans ce bout de Costa Rica, pendant une semaine, aux portes du Nicaragua.
Immersion dans le nord-ouest sauvage
Le trajet de 5 heures depuis San José nous rappelle que les distances costariciennes se mesurent en temps, pas en kilomètres. Entre les travaux interminables et les limitations de vitesse frustrantes, la route Interamericana est une épreuve de patience.
En approchant de Cañas Dulces, les pick-ups côtoient les vaqueros à cheval, et la campagne s’anime sous l’ombre imposante des guanacastes, ces arbres aux troncs disproportionnés qui donnent leur nom à la région.
Après avoir dépassé le Parc National de Santa Rosa, on bifurque vers la côte Pacifique. La route devient piste, bordée d’un côté par la jungle et de l’autre par des pâturages où paissent placidement des vaches.
La région nord, proche du Nicaragua, est marquée par un climat plus sec, façonnant des forêts sèches tropicales uniques en leur genre. Nous passons devant l’entrée du Refuge de Vie sauvage de Junquillal et arrivons enfin dans la Baie de Salinas. Le charmant petit village de pêcheurs de Puerto Soley fait face au Nicaragua.

La biodiversité des lagunes et forêts sèches
Entre forêt sèche, jungle, pâtures, lagune et océan, la diversité est au rendez-vous ! Nous avons pu observer plus d’une vingtaine d’espèces d’oiseaux, une dizaine d’espèces de papillons, les trois espèces de singes, et un serpent, le Leptodeira nigrofasciata !
Les lagunes offrent un labyrinthe vert où s’abritent Spatules rosées, Tantales d’Amérique et Ibis blancs. Des crocodiles américains fréquentent les estuaires et ont pour réputation de piquer une tête dans l’Océan en fin d’après-midi. Les plages sont visitées par les tortues olivâtres entre juillet et décembre.
Les collines sèches sont parsemées de grands arbres dénudés comme le trapu Guanacaste, mais aussi le Gommier rouge, ou le Corteza amarilla à la floraison jaune spectaculaire en décembre et en avril. Atèles, sapajous et singes hurleurs se rencontrent dans cette végétation un peu plus dense et feuillue. Retrouvez toutes nos observations naturalistes sur la carte ci-dessous ou directement sur iNaturalist.
Préférez la saison sèche pour les observations des animaux et des oiseaux, alors à découvert. Mais pour les botanistes, le début de la saison des pluies en mai et juin rime avec explosion de la végétation.






Infos pratiques pour explorer la région
Comment s’y rendre ?
Depuis Libéria, compter 2h30 de route pour atteindre la Baie de Salinas.
Quand y aller ?
En saison sèche (décembre à avril) : ciel bleu garanti, idéal pour les randonnées en forêt.
Début de saison des pluies (mai-juin) : la nature renait, mais les chemins sont encore praticables.
La baie de Salinas, quant à elle, change de visage au fil de la journée : havre paisible le matin, elle s’anime l’après-midi sous l’effet des vents, devenant un spot prisé des amateurs de kitesurf.
Où manger ?
La cuisine locale reflète l’abondance des ressources marines de la région. Le poisson frais y est omniprésent, préparé en ceviche ou simplement grillé, souvent accompagné de riz, de haricots noirs, et de légumes. Les camarones al ajillo (crevettes à l’ail) sont une spécialité appréciée dans ce village côtier.
Chaque famille a son carré potager dans le jardin et les noix de coco sont en ramassage libre sur la plage. Dans les supermarchés, le rayon de chips a donc remplacé celui des fruits et légumes. Dans cette région reculée, pour nous touristes, il faut attendre le camion primeur qui passe une fois par semaine pour se ravitailler en fruits et légumes frais.
Nous recommandons particulièrement le restaurant La copaleña qui offre une superbe vue sur la playa Copal, et le typique Tatay Café au cœur du village de Jobo. Pour une soirée en amoureux, préférez El Indio Desnudo pour le cadre romantique où déguster un cocktail bien frais.
Où dormir ?
Nous ne pouvons que recommander Casa Soley tenu par un couple hyper sympa de Français, Maryse et Fred. Au choix, un terrain de camping accueille les tentes avec sanitaire et espace cuisine partagée. Deux cabanes avec salle de bains privative, sont là pour les amoureux à moyen budget et deux chalets permettent d’héberger 6 à 8 personnes chacun. Le tout dans un environnement calme, bien entretenus et joliment décoré.



Attention, les geais à face blanche, bruyants et farceurs, adorent s’en prendre aux caoutchoucs des essuie-glaces des voitures ! Mais Maryse a tout prévu, elle nous tend dès notre arrivée des tissus à enrouler tout autour pour les protéger. Encore faut il ne pas oublier de les mettre…
Après cette présentation de la région, rentrons dans la vif du sujet avec l’exploration des lagunes et forêts, des excursions en canoë et de la découverte de plages, face au Nicaragua.
FAQs
Où ?
A 5h de San José, 2h30 de Liberia, mieux vaut être véhiculé dans cette région reculée
Quand ?
En saison sèche entre décembre et avril
Pourquoi ?
Plages désertes, forêt sèche, observations ornithologiques dans les lagunes et des excursions canoë entre les ilets
Avec ou sans guide ?
Ornithologues aguerris, parcourez la région en autonomie, jumelles et guide de terrain en main. Pour les ornithos plus amateurs, ou non véhiculés, un guide naturaliste permettra de débusquer les trésors cachés.




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