Après les décors de western poussiéreux de Tabernas, il était temps de dire adieu aux cow-boys pour rejoindre la mer. Cap vers le Parc Naturel de Cabo de Gata-Níjar, l’un des joyaux d’Andalousie, classé réserve de biosphère par l’UNESCO. Une région où volcans éteints, salines peuplées de flamants roses et anciennes mines d’or se côtoient dans un décor à couper le souffle.
Villages blancs et collines jaunes
On quitte Tabernas et on se dirige vers le sud à travers des collines arrondies jaunes de fleurs de genets. En chemin, arrêt obligatoire à deux des « plus beaux villages d’Espagne » : Lucainena de las Torres et Níjar.
Lucainena est une carte postale vivante, avec ses ruelles blanches, ses pots de fleurs multicolores et ses anciens fours à chaux qui racontent l’histoire industrielle du coin. Le village est calme, perché sur les hauteurs, et offre une vue sur un paysage de sierras pelées où les rapaces planent tranquilles.
Níjar, de son côté, est célèbre pour son artisanat : poteries peintes à la main et tapis colorés (jarapas) tapissent les boutiques du Barrio Alfarero.
Astuce pratique : garez-vous à l’entrée des villages. Les ruelles sont aussi jolies qu’étroites…


Salines et oiseaux d’eau
En redescendant vers la mer, on longe la Playa de las Salinas, une étendue de sable blanc et galets de 2,5 km. Entre la plage et la route, les salines historiques s’étendent sur des hectares, exploitées depuis l’époque romaine. Mais ici, nous sommes surtout intéressés par les oiseaux d’eau !
Depuis les observatoires ornithologiques en bois, vous pourrez repérer des flamants roses, des spatules blanches, des échasses élégantes, et des aigrettes garzettes. Comme un petit air de Camargue…



Faro de Cabo de Gata et récif des Sirènes
Arrivés au phare de Cabo de Gata, au point le plus au sud-est de la péninsule Ibérique, on profite d’un panorama splendide sur la mer et la côte rocheuse. Juste à côté, le récif des Sirènes (Arrecife de las Sirenas) — nommé ainsi d’après les moines phoques qui habitaient jadis ces eaux — offre des piscines naturelles turquoises. Si vous voulez piquer une tête avec nous, venez voir notre article Cabo Gato Nijar, côté mer !


La géologie locale est spectaculaire : tufs volcaniques, orgues basaltiques, éboulis de roches noires et rouges. Le parc est l’un des plus beaux exemples de paysage volcanique semi-aride en Europe. Les scientifiques du parc utilisent INaturalist pour recenser les 4 espèces invasives : la Tabac glauque, l’Oxalis des Bermudes, la Conure veuve et le Charançon rouge. Chaque observation compte, à vos téléphones !
Le volcan Loma Pelada et la crique Paradisio
Plus à l’est ,le joli village Isleta del Moro (camp de base pour les plongeurs) est bordée par la crique déserte Paraisio, petite anse turquoise bordée de falaises rouges, surplombée par l’ancien volcan Los Frailes. Il nous fait de l’œil, et on ne résiste pas à l’appel de la rando.

Le sentier Loma Pelada, un aller-retour de 12 km, permet de grimper jusqu’au sommet et de profiter de vues à 360° sur la mer, les plages et les roches métamorphiques du parc. Tout au long du parcours, des panneaux explicatifs racontent l’histoire géologique des lieux, entre soulèvements tectoniques et éruptions qui ne sont plus qu’un souvenir figé dans la pierre.


Côté faune, si vous avez de la chance : Faucon crécerellette, Traquet oreillard, ou Rossignol Philomèle accompagneront votre balade entre les Oponces et les Figuiers de Barbarie.
Rodalquilar, entre mines et western naturel
Le lendemain, cap sur Rodalquilar pour une boucle de 5 km sur le Sentero del Cierro. Là encore, on plonge dans l’histoire, celle des chercheurs d’or du début du XXe siècle.
La rando de 2 heures se fait entre yuccas, fenouils sauvages, et canyons ocre aux allures de Colorado espagnol. Les ornières et les terriers creusés dans la montagne évoquent autant les lapins que les mineurs. Attention, ne quittez pas les sentiers, vous êtes sur un terrain troué, miné.
Il a plu la veille : quelques flaques subsistent dans le lit de la rivière asséchée. Les grenouilles n’ont pas réintégré le quartier, mais les traces de sangliers prouvent que les lieux restent très fréquentés.


Des panneaux explicatifs détaillent les techniques minières, les habitations ouvrières et les étapes de transformation du minerai. Le sentier rejoint un e piste carrossable . En prenant à gauche, vous rentrez au village en passant par un magnifique point de vue jusqu’à la mer avant de redescendre sur l’usine de traitement d’or désaffectée. En prenant à droite, vous montez à l’ancien village minier puis en prenant encore à droite, se trouve le fameux tunnel de la scène d’Indiana Jones et La Dernière Croisade, où l’avion s’écrase — à explorer pour les cinéphiles.


San José, village balnéaire où bien manger
La ville de San José a été la base idéale pour profiter du Parc naturel de Cabo de Gata Nijar. Voici nos trois adresses favorites, testées entre deux plongées et trois randonnées, validées par nos papilles :
- Jaima : Ambiance simple et agréable avec vue directe sur le port. On y vient surtout pour la friture de poissons ultra fraîche, croustillante comme il faut, et servie avec le sourire sur une toute petite terrasse.
- Buena Vista : Un cran au-dessus côté cadre (et côté prix), toujours face au port. Mention spéciale pour leur hamburger vegan, leurs artichauts brûlés volontairement (et divinement), et leur migas — ce plat andalou réconfortant à base de pain revenu à l’ail dans l’huile d’olive.
- Taberna Tramontana : Ici, c’est la cuisine créative qui mène la danse. On recommande chaudement les nids de quisquillas (crevettes locales), et l’œuf cuit à 68°C.
Chaque adresse a son charme, sa spécialité, et surtout un petit goût de reviens-y !
Prochaine étape ? Cabo de Gata côté mer : snorkeling, poissons multicolores, canyons et grottes sous-marines…






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