À l’extrême sud de l’Égypte, le petit port d’Hamata est la porte d’entrée vers un paradis sous-marin préservé : les Fury Shoals. Ce chapelet de récifs figure parmi les plus beaux de la Mer Rouge, avec plus de 35 sites de plongée reconnus.

Selon la destination, comptez entre 10 minutes et 2h30 de navigation depuis le port d’Hamata. Certes, il n’a rien de glamour (son caisson de décompression rouille sur place…), mais les bateaux de plongée sont prêts chaque matin à emmener les plongeurs dans les Fury Shoals.

J’ai profité de ma semaine dans la région pour passer mon niveau 2 avec le club de plongée de l’hôtel Orca. Découvrez notre top 5 des meilleurs plongées dans les Fury Shoals, avec des dauphins en bonus!


5ème – Abu Galawa Kebir — Epave et catastrophe
Je ne sais pas si c’est parce que c’est ma première plongée depuis quelques mois, mais c’est celle où je me suis sentie le moins à l’aise…
Le principal intérêt d’Abu Galawa Kebir est une épave accessible. La plongée commence dans une grande lagune abritée et rejoint un tombant.

La visibilité n’est pas très bonne, le moniteur passe sous une large arche, nous le suivons. Je ne me rends même pas compte qu’au-dessus de nous, ce n’est pas une arche, mais l’épave (n°1) ! Elle est recouverte de coraux, indissociable du récif sur son côté bâbord. C’est un remorqueur chinois, le « Tien Hsing », datant de la Seconde Guerre mondiale qui a coulé en 1943. Mesurant environ 34 mètres de long, la poupe de l’épave se trouve à une profondeur de 17 mètres et la pointe de la proue culmine au-dessus des vagues à marée basse. C’est ici que j’ai coché ma formation “épave » pour mon Niveau 2 SSI. Après l’épave, nous rebroussons chemin pour rejoindre le bateau en croisant quelques barracudas, une raie pastenague et des poissons scorpions.


C’est l’heure du déjeuner, puis petite sieste pour reprendre des forces. La seconde plongée, en gardant le récif à droite, offre une bien meilleure visibilité, parfait pour passer ma thématique « Photo/Vidéo » du Niveau 2. Mon moniteur me montre comment approcher les poissons pour réussir les clichés. Soudain, nous entendons une détonation, on se retourne vers Hubert : alors qu’il testait de son côté le prototype de notre caisson photo, le dôme a heurté du corail. La vitre a implosé, le caisson s’est rempli d’eau… Malgré une tentative héroïque de mon moniteur pour insuffler de l’air dans le caisson grâce à son second détendeur, il est trop tard pour sauver l’appareil photo ! La suite des photos se fera à la GoPro…


4ème – Sha’ab Malahi — le labyrinthe corallien
Sha’ab Malahi est un dédale de canyons, de couloirs et de chambres sculptés entre les pinnacles coralliens. Bien sûr, on choisit ce site avec Hubert pour plonger en binôme, sans guide. La plongée se transforme en une balade ludique, où l’on serpente entre les parois couvertes de coraux et de gorgones. Pas surs que l’on est bien suivi le parcours normal…

Les contrastes d’ombre et de lumière y sont superbes, idéaux pour la photo. On évolue entre 8 et 20 m, selon les passages choisis. La faune est au rendez-vous : bancs de barracudas et de carangues, mérous géants, mais aussi une nuée d’anthias, des poissons-anges, perroquets, trompettes ou encore des poulpes et seiches camouflés dans les anfractuosités. C’est souvent l’autre récif que l’on visite après avoir vu les dauphins de Sataya.




3ème – Sha’ab Claudio — cavernes lumineuses et jardin corallien
Véritable vedette des Fury Shoals, Sha’ab Claudio se situe à 13 km de la côte. Le récif au sud abrite deux grandes cavernes accessibles dès 7–8 m de profondeur. Les entrées, cachées derrière des coraux, débouchent sur des salles tapissées de coraux mous et durs. Impossible de se perdre : elles sont peu ramifiées et de nombreuses ouvertures laissent entrer des rayons de soleil, pour un superbe jeu d’ombres et de lumière très photogénique. À la sortie (4 m), le jeu d’ombre et de lumière est digne d’une cathédrale sous-marine.

Ici, mon moniteur m’installe un deux exercices pour valider ma thématique « Flottabilité ». Pour le premier, je dois passer dans trois cerceaux accrochés au fond, écartés d’un mètres chacun, sans les toucher. Je m’y reprendrai à plusieurs fois, l’exercice est utile. Puis je dois faire tomber des bouteilles d’eau, posées au sol, uniquement à l’aide de mon nez, sans soulever de sable. Pas facile, mais après 3 essais, j’y parviens, deuxième thématique validée !


En poursuivant vers le nord, on explore encore une petite grotte à 4 m (exercice de flottabilité grandeur nature !), puis le récif se déroule avec jardins coralliens, arches et une colonie d’anémones transformée en véritable “Némo city”. On boucle tranquillement le tour du récif jusqu’au bateau.


Pour la seconde plongée, c’est l’heure de valider la plongée profonde. Descente progressive jusqu’à 24 m, puis exercices pédagogiques : absorption de la couleur rouge, bouteille plastique écrasée par la pression, et quelques calculs mentaux au fond pour mesurer la narcose. Je ressors rassurée, avec un grand sourire et un tampon supplémentaire dans mon carnet !



2nd – Sha’ab Hamam et Sha’ab Said— l’escalier vers le ciel
Surnommé l’escalier vers le ciel, l’exploration de Sha’ab Hamam commence par une arche impressionnante ouvrant sur un canyon tapissé d’un magnifique jardin de coraux. Anthias, poissons-papillons et poissons-anges ajoutent du mouvement, tandis qu’une murène et quelques mérous viennent compléter le tableau. Le récif abrite du corail noir, parmi les gorgones et les gros coraux durs, bien conservés.
On traverse ensuite une lagune sableuse pour aller jeter un œil dans le bleu : raies et pélagiques apparaissent parfois au-delà du tombant externe, à 40 m. Le retour se fait en longeant le récif, et en repassant sous cette magnifique arche.


Sha’ab Said est le premier récif rencontré en quittant Hamata, Sha’ab Said est composé de deux massifs séparés par un canal de 5 à 8 m de profondeur. Le lieu est idéal pour les photographes : nudibranches, étoiles de mer, grottes et surplombs offrant de beaux jeux de lumière. Le canal débouche sur un fond sableux à 14 m de profondeur parsemé de patates de corail, avant de rejoindre un tombant à 20–30 m où l’on guette raies et requins pointe blanche.


1er – LE MUST – Sha’ab Sataya — la lagune aux dauphins
Impossible de parler des Fury Shoals sans citer Sha’ab Sataya, le site emblématique pour nager avec les dauphins. Mais ce récif mérite un article entier tant l’expérience est unique ! Découvrez ici notre journée dans le Sataya Dolphin Reef.

Infos pratiques
- Location équipement complet : 24 €/jour
- Guide : 5 €/jour
- Permission fee : 5 €/jour
- National Park fee : 5 €/jour
- Marina fee : 5 €/jour
- Bateau (2 plongées) : 75 €/jour
=> Total journée plongée (2 immersions) : 119 € - Option 3ᵉ plongée : +30 €
- Supplément pour Sataya : + 30€
FAQ sur la plongée aux Fury Shoals (Mer Rouge, Égypte)
Quelle est la meilleure période pour plonger aux Fury Shoals ?
Les Fury Shoals se plongent toute l’année, mais les conditions idéales vont d’avril à novembre, avec une eau entre 25 °C et 30 °C et une excellente visibilité (20 à 30 m). En hiver (décembre à février), la mer peut être plus agitée et la température de l’eau descend autour de 22 °C.
Quel est le niveau requis pour plonger aux Fury Shoals ?
La plupart des sites sont accessibles dès le niveau 1 (Open Water), avec des plongées entre 8 et 20 m (Sha’ab Claudio, Malahi, Abu Galawa Kebir…). Certains sites plus profonds ou exposés (Sha’ab Maksour, tombants externes, plongées dérivantes) sont conseillés à partir du niveau 2 (Advanced/SSI N2). Les exercices pratiques (orientation, plongée profonde, épave, photo/vidéo) se valident facilement dans cette zone. Il est possible d’accompagner les plongeurs en snorkeling.
Où se trouvent les Fury Shoals et comment y accéder ?
Les Fury Shoals se situent en Mer Rouge égyptienne, au sud de Marsa Alam, à environ 2h30 de route du petit port d’Hamata. Les bateaux partent chaque matin d’Hamata pour des sorties à la journée, ou en croisière plongée au départ de Marsa Alam ou Port Ghalib.
Peut-on voir des dauphins aux Fury Shoals ?
Oui, le site le plus célèbre est Sha’ab Sataya (Dolphin Reef), une immense lagune en forme de croissant abritant des groupes de dauphins tourneurs (spinner dolphins). On les observe en snorkeling et parfois en plongée. Les rencontres se font de manière respectueuse : il est interdit de toucher les dauphins ou de leur couper le passage.
Quelle faune marine observe-t-on aux Fury Shoals ?
La zone est très riche :
Pélagiques : carangues, barracudas, raies aigles, tortues, napoléons
Occasionnels : requins pointe blanche, gris de récif et, bien sûr, dauphins
Récifal : poissons-papillons, clowns, demoiselles, anthias, murènes, nudibranches






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