Au sud-est de l’Egypte, à 100km de la frontière soudanaise, se trouve le village d’Hamata. Nous y passons 10 jours pour découvrir la zone, entre la mangrove de Wadi El Gemal, le désert et les Fury Shoals au large, une douzaine de récifs au large abritant une faune sous-marine incroyable. C’est parti pour un peu de randonnée et beaucoup de plongées !
Arrivée à Marsa Alam et transfert vers Hamata
L’atterrissage à l’aéroport de Marsa Alam surprend : la piste est grande que la ville. Nous avons choisi d’atterrir ici car lors de notre précédent voyage, notre arrivée à l’aéroport d’Hurghada nous avait valu 4 longues heures de route, nocturnes et dangereuses (c’est dans cet article ici) pour rejoindre Marsa Alam. Et cette fois-ci, nous descendons encore plus au sud. À peine entrés dans le hall, nous sommes happés par un ballet de propositions : taxis, hôtels, plongées… Chacun cherche à capter une part du tourisme en plein essor sur la côte.


Mais le Wadi Lahmy Azur Resort a tout prévu : transfert depuis l’aéroport, formalité du visa (25 $) et embarquement dans un Lodgy pour deux heures de route.
Le bitume est praticable, mais cabossé. La voiture chauffe, pause obligatoire. Quelques kilomètres plus tard, panne sèche ! Par chance, une station se trouve à proximité – une aubaine, car dans ce désert les hôtels sont parsemés sur la côte, isolés, sans vie autour. La route traverse la réserve de Wadi el Gemal : à droite, un groupe de dromadaires sauvages avance lentement sur le sable brun ; à gauche, la plage se transforme en mangrove, le vert des palétuviers contrastant avec les dégradés bleus de la mer Rouge. Après 1h30 de route, nous passons devant le port d’Hamata, départ de nos futurs excursions en plongées et arrivons à l’hôtel 10 minutes plus tard, bien fatigués.
Le Wadi Lahmy Azur Resort
Installé à l’extrême sud de l’Égypte, l’hôtel se dresse face à la mer, entouré d’un petit jardin à la française où les arbres sont soigneusement taillés et irrigués. Improbable dans ce désert…

Les chambres sont simples mais propres, et le buffet offre un choix varié – parfait pour reprendre des forces après une journée de plongée. L’ambiance est cosmopolite, avec une forte présence d’Italiens. Quelques soirées à thème (danse orientale, derviches tourneurs) apportent une touche d’animation, sans perturber la tranquillité du lieu. Gros avantage pour nous, le centre de plongée se situe directement dans l’hôtel ! Et il donne directement sur la plage où des transats nous attendent pour un peu de farniente !

Le lagon
Dès notre arrivée, direction la plage : un ponton en bois s’avance sur deux cent mètres dans le lagon turquoise. Depuis ce point, on observe déjà une vie marine abondante. Profondeur max. : 3 mètres.


C’est une immense piscine d’eau chaude et turquoise, qui grouille de vie sous-marine, le rêve ! Les eaux peu profondes laissent entrevoir un fond sableux parsemé de patates de corail et ceinturé par le platier. L’ensemble est habité par des bancs de poissons colorés, parfait pour une première mise à l’eau en palmes-masque-tuba. On barbotera même avec des bouteilles pendant plus d’une heure et demie dans le lagon pour tester le caisson photo un jour où le vent a décidé de souffler un peu trop fort pour partir en mer.


Le tombant
Au bout du ponton, l’eau passe brutalement du turquoise au bleu profond : c’est le tombant. Quelques escaliers permettent l’immersion, les plus téméraires sauteront directement dans le grand bleu depuis le ponton. On y découvre un mur de coraux intacts, habités d’une diversité dingue de poissons, tortues… Plus de deux cent espèces y sont recensées !

Le soleil se lève tôt en décembre, et le centre de plongée n’ouvre qu’à partir de 8 heures. Ce sera donc snorkeling au lever du soleil. Je tire Hubert du lit dès 5 heures le matin pour profiter de la mer calme, pendant que l’hôtel, et le vent, ne sont pas encore levés. L’eau est à la même température que l’air, on s’immerge sans effort, et on reste une heure à profiter de la sous-marine. On a même croisé un requin pointe blanche ! Le genre de rencontre qui ouvre l’appétit pour aller profiter ensuite du petit déjeuner !




Après le petit-déjeuner, on file au centre de plongée. Il est possible de plongée en autonomie sur le tombant juste devant l’hôtel (en ayant le niveau requis et après une immersion avec un moniteur) en louant le matériel au centre de plongée. Le matériel est livré directement au bout du ponton avec une petite voiturette, grande classe ! On passera encore 1h30 dans l’eau et on rencontrera des tortues sur le chemin pour aller à Nemo City.


Le centre de plongée
L’hôtel dispose de son propre centre de plongée Orca, pratique pour organiser les plongées bouteille. Des excursions sont proposées vers les Fury Shoals, réputés pour leur richesse et leur tranquillité, bien loin des zones saturées plus au nord.
J’ai passé mon Niveau 2 SSI avec le club, la formation était impeccable, le moniteur très pédagogique. Il faut choisir 3 spécialités parmi les thèmes proposés : plongée depuis un bateau, plongée sur épave, nitrox, photographie sous-marine, plongée de nuit ou par visibilité limitée, plongée en vêtement sec et flottabilité.


Deux thématiques sont obligatoires : plongée profonde (à plus de 24 mètres) et orientation. J’étais particulièrement stressée par la plongée profonde… Mais elle s’est tellement bien passée, que j’ai enchainé sur une plongée de nuit depuis le tombant de l’hôtel, au milieu des maquereaux, gueules ouvertes, chassant autour de nos lampes. Hubert y rencontre un bébé poulpe de quelques centimètres, et de grosses danseuses espagnoles rouges écarlates glissent entre les coraux.
Soudain, la lampe du moniteur s’éteint et il me fait de grands signes agités, je ne sais pas du tout comment réagir. Hubert, beaucoup plus expérimenté que moi, est 10 mètres derrière nous, il arrive doucement. Je m’approche du moniteur, pensant qu’il a besoin d’aide. Il saisit ma lampe, l’éteint et continue à s’agiter ! Et ça y est, je comprends enfin : du plancton bioluminescent apparait dans ses grands mouvements ! Tout va bien ! C’était impressionnant, mais j’en garde un super souvenir.


Pour en revenir au Niveau 2, j’ai choisi les 3 autres spécialités : plongée sur épave, photographie sous-marine et flottabilité. La plongée depuis un bateau est tout de suite validé puisque dans notre cas à Hamata, il n’y a pas beaucoup d’autre choix. Si j’avais su, j’aurais remplacé la plongée sur épave par la formation Nitrox : il y a de nombreuses autres occasions de plonger sur épave au cours de la vie d’un plongeur alors que pour passer la formation Nitrox en dehors du cadre Niveau 2, il faut compter environ 170€. Je vous détaille les spots de plongée et les « activités » dans l’article sur les récifs d’Hamata, ici.

Les activités autour de l’hôtel
En dehors de la plongée, plusieurs activités complètent le séjour. Une toile de tente sur la plage de l’hôtel héberge un salon de massage pour se détendre après les immersions. On recommande vivement !
L’hôtel organise un nettoyage hebdomadaire de la plage et de la mangrove avec son personnel et les clients volontaires. Bonne ambiance assurée et le geste est louable. Au regard de l’impact du tourisme de masse, et de l’utilisation de plastique à usage unique dans ces hôtels, c’est la moindre des choses que de faire ce geste de ramassage pendant une heure.

En supplément, c’est l’occasion de rencontrer la famille de Balbuzrds pêcheurs qui niche dans la mangrove à deux kilomètres au sud de l’hôtel.


L’hôtel l’organise aussi des excursions en 4×4 ou en buddys dans les dunes de la Réserve Wady el Gemal pour découvrir les paysages désertiques. Mais les engins motorisés dans les milieux naturels perturbent la faune et la flore, nous nous sommes abstenus. Malheureusement, il n’existe pas encore d’autre option plus écolo pour aller voir le désert…
Nous avons tenté de partir à pied, en demandant à l’accueil s’il y avait un chemin à suivre à la sortie de l’hôtel pour explorer les alentours. Il nous a été demandé si nous avions des notions de survie ! Nous sommes quand même partis nous balader à la recherche des serpents, mais la frontière avec le Soudan (zone déconseillée sauf raisons impérative par Diplomtie.gouv) étant à une centaine de kilomètres, nous n’avons pas tenté le diable.

Mais surtout… les Fury Shoals
Le centre de plongée Orca organise tous les jours des excursions sur les Fury Shoals, accessibles en bateau. Plongées d’exception à venir : coraux préservés, tortues, dauphins et eaux limpides. Mais ça… c’est une autre histoire, à découvrir dans le prochain article !







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