On laisse les sapajous de la Réserve de Lomas Barbudal pour explorer le parc national Palo Verde au Costa Rica, un sanctuaire de biodiversité où vous rencontrerez singes hurleurs, oiseaux limicoles et crocodiles. Préparez-vous à une aventure inoubliable au cœur des marécages.
Bienvenue dans les marécages
Le Parc national Palo Verde, situé dans la province de Guanacaste, est un joyau écologique du Costa Rica. Ce parc de 184 km² est un véritable patchwork d’habitats : forêts tropicales sèches, marécages, mangroves et plaines inondables. Une grande partie du territoire est inondée par les pluies abondantes et le débordement des rivières Tempisque et Bebedero, qui longent le parc. L’eau s’évacue lentement, transformant les grandes plaines herbeuses en marécages temporaires. C’est l’endroit idéal pour observer des oiseaux d’eau, à condition d’être prêt à affronter quelques moustiques affamés.
Le parc doit son nom au « palo verde », un arbuste au feuillage persistant qui pousse ici en abondance.
Pour y accéder, nous devons parcourir 28 km de piste gravillonnée depuis Bagaces. Il nous faudra bien 50 minutes pour les franchir, car la faune ne respecte évidemment pas les limites du parc et commence à défiler bien avant l’entrée officielle.
L’entrée du parc est gratuite et tenue par deux étudiantes ravies de s’entraîner à l’anglais. Elles nous présentent les parcours : une piste de 2 km menant au ponton final et sept sentiers de 500 m à 2 km partant perpendiculairement de la route principale. Nous traversons la base de la Station Biologique du parc, sous l’ombre des cocotiers et des manguiers. La piste principale, jalonnée de profondes ornières gorgées d’eau en cette fin de saison des pluies, doit être totalement impraticable en pleine saison.
Accueil par les singes hurleurs et les oiseaux
Les singes hurleurs nous accueillent en se soulageant sur la voiture. Un comité d’accueil peu raffiné, mais efficace.



Plus loin, des Amazones à front blanc se détachent de la canopée avec leurs yeux cerclés de rouge et leur tache blanche surplombée d’un bandeau bleu sur le front.
Un groupe de cinq Tantales d’Amérique prennent un bain de soleil, becs grands ouverts. Contrairement aux humains, ils ne transpirent pas et doivent haleter pour évacuer la chaleur. On sent que ça doit être éprouvant.

Un ruisseau traverse la route, offrant une halte bienvenue pour observer une Aigrette neigeuse et un Tantale d’Amérique en pleine chasse, entourés de libellules virevoltantes. Tandis que nous tentons de photographier un jeune Mango de Prevost à contrejour, deux Anis à bec cannelé nous observe. Son plumage noir, son bec sillonné et sa longue queue désarticulée lui donnent une allure d’espion énigmatique.



Une balade en bateau pleine de surprises

Embarquez au port Chamorro pour une excursion en bateau sur le Rio Tempisque (20 000 colones/personne). Votre capitaine, œil de lynx et sens de l’humour aiguisé, vous fera découvrir une multitude d’oiseaux : Aigrettes bleues, Ibis blancs, Hérons garde-bœufs élégants, Bihoreau violacé au regard perçant, Héron bleu…



Le capitaine, blagueur, s’approche soudainement de la berge et nous invite à scruter les environs. Rien à signaler… jusqu’à ce qu’un énorme bout de bois décide de se mettre à bouger et saute à l’eau ! Un crocodile de 5 mètres, tranquillement en train de bronzer, nous a fait une belle frayeur. Je suis bien contente d’être sur un bateau et non en canoë !

À l’accostage, des iguanes nous font une haie d’honneur, étalés sur le ponton comme des rois du bronzage.



Randonnée et Panorama à couper le souffle
Après l’émotion de la balade en bateau, partez à l’assaut du sentier Guacayan. La montée à travers la forêt nous permet d’apercevoir une biche furtive. Arrivés au sommet, la vue est spectaculaire : le Rio Tempisque serpente à travers une mosaïque d’habitats, des lagunes d’eau douce et salée aux mangroves et marécages. C’est magnifique… mais les moustiques nous forcent à redescendre au pas de course !
Observations ornithologiques sur le ponton La Jacana
Sur le chemin du retour, nous faisons une pause au ponton La Jacana. Sous une chaleur écrasante, une biche broute tranquillement entre les buts du terrain de foot de la station biologique. Elle nous observe un instant avant de reprendre son repas, visiblement peu impressionnée par notre présence. Le ponton surplombe les marécages de la lagune de Palo Verde. Un couple d’Onorés du Mexique nous barre la route avec un air de propriétaires des lieux. Heureusement, ils finissent par nous laisser passer.



Des Jacanas du Mexique pêchent dans la vase, plongeant leur bec jaune pour en ressortir de gros insectes peu ravis. Une Talève violacée, parée de son plumage multicolore, émet de forts cris perçants. Avec ses pattes et doigts démesurés, elle marche sur les feuilles de nénuphars comme une équilibriste. Plus discrets, des Bécasseaux à échasses s’ébrouent en secouant leurs ailes.
Alors que le soleil baisse, la lumière devient plus belle.
Nous regagnons la ville de Bagaces pour bifurquer vers la Péninsule de Nicoya. Et, on continue notre descente vers le sud, pour rejoindre les sapajous du parc de Curu.
Informations pratiques
Comment s’y rendre ?
Depuis Bagaces, comptez environ 50 minutes sur une piste gravillonnée de 28 km.
Tarifs et Horaires
Ouvert tous les jours de 8h à 16h. Entrée gratuite.
Ne pas oublier
Vêtements légers à manches longues, répulsif anti-moustiques, jumelles et votre appareil photo !




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