Au départ du village de Drake partez en randonnée nocturne dans la jungle du Costa Rica : grenouilles de verre, coléoptères lumineux, tarentules poilues et serpents joueurs au programme. Frissons garantis !
Une sieste, un singe et c’est parti !
Après avoir passé la journée à parcourir les plages aux alentours de Drake, nous regardons le soleil descendre sous l’horizon et profitons d’un dernier bain. Il est maintenant temps de remuer nos jambes. Direction la forêt, sous l’œil attentif des capucins perchés dans les hauteurs. Hop, nous voilà prêts pour notre grand rendez-vous : une randonnée nocturne à Drake !

Frontales vissées sur le crâne, chaussures de marche aux pieds, on se sent comme des explorateurs. Il faut dire qu’au Costa Rica, plus de la moitié des espèces animales sont actives la nuit. Le genre de statistiques qui rend les balades en pleine obscurité soudain très excitantes (ou inquiétantes, selon les tempéraments…).
Lumières vivantes et créatures intrigantes
Nous voilà donc sur un sentier étroit, guidés par deux locaux en bottes en caoutchouc et torche à la main. Rapidement, le décor s’illumine de centaines de petits yeux brillants dans le noir. Le code couleur est simple :
- Vert = araignée.
- Orange = papillon.
- Orange vif = mammifère.


Soudain, un coléoptère bioluminescent fend l’obscurité avec deux points orange sur le dos. Ce Fire Beetle (Pyrophorus) ne clignote pas comme une luciole : il règle l’intensité de sa lumière ! Même ses œufs et larves brillent. Anecdote historique : les colons britanniques, croyant voir des torches ennemies, ont fui face à ces bestioles pour aller se planquer… en Jamaïque. Aujourd’hui encore, au Mexique, on les porte parfois comme bijoux vivants.
Puis, le guide gratte le sol devant un terrier. Une énorme tarentule velue jaillit, furax. Même avec huit yeux, elle ne voit pas grand-chose. Elle chasse par vibrations et attend souvent bien sagement devant chez elle pour bondir. Rassurez-vous : son venin est inoffensif, mais ses poils urticants sont à éviter si vous tenez à votre épiderme.


Grenouilles transparentes, crapauds romantiques
Plus loin, le sentier descend vers un ruisseau quasi à sec, fréquenté par de paisibles crapauds à la recherche d’une âme sœur. Et là… miracle ! Nous apercevons de minuscules grenouilles de verre : on distingue à travers leur ventre transparent les poumons, les intestins, et même leur cœur qui bat.




Le serpent trop photogénique
Un serpent d’environ 50 cm ondule entre les branches. Hubert dégaine son appareil photo, je sors les flashs. Celui-ci n’est pas timide, il descend lentement, dans notre direction, parfait pour capturer son meilleur profil. Mais arrivé à notre hauteur, il s’enroule en S, prêt à bondir ! Ni une, ni deux, on a détalé vite fait, bien fait.


Ce qu’on espérait voir (et qu’on n’a pas vu)
On aurait adoré croiser :
- La rainette aux yeux rouges (Agalychnis callidryas), star absolue du Costa Rica. Avec ses yeux rouges, son corps vert, ses flancs rayés bleu et jaune, et ses pattes orange fluo.
- Le paresseux de Hoffmann, espèce surtout nocturne (contrairement au paresseux à gorge brune). L’occasion était parfaite. Dommage. Mais un peu de patience, on en croisera sur dans le parc de Cahuita, sur la côte Caraïbes.
- Un félin ? On peut rêver. Ocelot, margay, jaguar, puma, jaguarundi, oncilla… Les forêts du Costa Rica en abritent six. Mais les voir ? Autant gagner au loto en marchant pieds nus sur un serpent.


En résumé…
Deux heures de jungle noire, de bestioles luisantes, de cris étranges, de frissons et de rires nerveux. Et maintenant, il est l’heure d’aller dormir, une journée de plongée nous attend demain, je passe mon Open Water !







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