Une journée dans le Corcovado par La Leona


Auteur : Pauline & Hubert

Publié le : 16/04/2025


Explorez le Corcovado depuis La Leona : bivouac sous les étoiles, bébé tortue, chauve-souris à nez orange et gangs de coatis. Après nos aventures en canoë avec les dauphins du Golfo Dulce, place aux singes de la forêt tropicale !

De Puerto Jimenez à La Leona

Depuis Puerto Jimenez, comptez 2 heures de piste sablonneuse, puis 3 kilomètres de marche pour arriver aux portes du Corcovado. Mais la faune ne respecte pas les limites du parc, il est possible de faire de belles observations en chemin !

À peine partis, un gang de coatis à nez blancs traverse devant nous. Ces petits mammifères, mélange improbable entre chien, chat et raton-laveur, trottinent fièrement avec leur queue dressée comme des antennes.

Plus loin, un concert démarre en contrebas de la piste : les singes hurleurs donnent de la voix. Pendant qu’on les observe, des silhouettes longilignes surgissent de la canopée… Des atèles ! Double jackpot.

Encore quelques kilomètres : un fourmilier Tamandua mexicana, affalé sur la piste, en mode bronzage, avec son « débardeur » noir contrastant avec son pelage jaune pâle.

Nous enchaînons les traversées de ruisseaux, dont un avec un pont sans parapet… Dans l’eau, des urubus noirs prennent un bain bien mérité après une dure journée de fouilles dans les poubelles locales. Leur parfum ? Détectable avant même de les voir. Un jeune Onoré du Mexique les observe du coin de l’œil, manifestement pas impressionné.

La piste s’arrête dans le minuscule hameau de Carate. Ici, un petit aéroport, une épicerie, un camping, un hôtel… et surtout, la jungle et l’océan. Sensation de bout du monde ! C’est là que la vraie aventure commence : sac à dos sur les épaules, nous quittons le confort motorisé pour une immersion dans la jungle tropicale. Le sentier serpente entre d’immenses figuiers étrangleurs, et nous transpirons dans cette ambiance moite mais envoutante du Corcovado. Trois kilomètres plus tard, on atteint La Leona, l’une des portes d’entrée du parc. On dormira ici, au Leona Eco Lodge, pour être dès le lever du jour dans le parc demain matin.

Déconnexion à La Leona

Un cocktail de bienvenue à la main, les pieds dans le sable doré du coucher de soleil, on profite des hamacs avant une nuit sous tente. Pas d’électricité, pas d’eau chaude, pas de ventilateur, mais une douche sous les étoiles. Déconnexion totale.

Plage de La Leona au coucher de soleil
Plage de La Leona au coucher de soleil

Ce matin, c’est festin au petit-déjeuner de l’hôtel. De quoi nous caler l’estomac avant la grande aventure ! Dans les sanitaires, les ratons laveurs me tiennent compagnie pendant que je me brosse les dents.

Premiers pas dans le Corcovado

8h, top départ pour la visite du Corcovado. Bon, le soleil est déjà debout depuis deux heures, mais on fait ce qu’on peut ! On espérait partir aux aurores pour surprendre la faune en pleine effervescence… Raté. Mais qui pourrait se plaindre alors qu’un bébé tortue olivâtre joue les vedettes en traçant sa route sur la plage ? Quelques centimètres aujourd’hui, mais un potentiel de 70 cm et 45 kg à l’âge adulte ! Il file courageusement vers l’océan sous notre regard émerveillé. Croisons les doigts pour que ce soit une femelle, et qu’elle revienne pondre ici dans quinze ans. Si c’est un mâle, adieu et bon vent, on ne le reverra jamais !

Un urubu à tête rouge, caché en bord de plage, surveille la scène d’un air de vautour en embuscade. Mauvais plan pour lui, bébé tortue a de la chance aujourd’hui.

À l’entrée du parc, signature du registre et mini-briefing de survie. En cas d’attaque de puma ? Ne pas courir, ne pas lui tourner le dos et… se battre ! Ok, super rassurant.

Sur le sentier, un atèle et son bébé se balancent au-dessus de nos têtes, royalement indifférents à notre passage. Plus bas, un gang de coatis fouille dans les feuilles mortes.

Le guide, qui connaît la jungle comme sa poche, nous déniche une minuscule chauve-souris blanche avec un nez orange, blottie sous une feuille de bananier. Puis, il attire notre attention sur un Trogon pattu mâle, cousin du quetzal, dont le plumage bleu-vert et le ventre jaune éclatant font sensation. Ce dandy de la jungle chante fièrement tandis que nous découvrons un nid minuscule, où deux bébés colibris tiennent à peine sur une cuillère à soupe. Ils sont si fragiles qu’on se demande comment ils peuvent survivre avec autant de prédateurs.

Tapir et chauves-souris du Corcovado

Nous traversons le ruisseau Hedionda et atteignons la rivière Madrigal et la plage du même nom. C’est ici que l’on fait demi-tour, après seulement 2 kilomètres d’exploration de la jungle. Je suis un brin déçue. Sur le chemin du retour, nous tombons sur des empreintes de tapir, qui seront bientôt effacées par la marée. Cette trouvaille me remonte immédiatement le moral.

Pause sandwich à l’éco lodge, puis retour vers Carate. En chemin, une femelle atèle et son petit nous observent de loin, tandis qu’un gros iguane file bruyamment dans les feuilles sèches, pas très discret. Hubert, lui, s’amuse à grimper un figuier étrangleur et tombe nez à nez avec une colonie de chauves-souris. Des Urodermes bilobées et des Saccoptères communs, reconnaissables à leurs rayures blanches zigzagantes. Monsieur chauve-souris utilise même une glande odorante pour séduire les femelles… chacun ses techniques !

Camping de rêve

14h, la chaleur est écrasante. Chaque pas hors de la canopée est un défi. Les derniers mètres le long de la piste d’atterrissage de Carate sont une véritable épreuve. Quelques Sporophiles variables profitent de l’ombre des hautes herbes pour se régaler de graines.

Nous devons trouver un spot pour camper avant la tombée de la nuit. Premier essai au Rio Nuevo à sec. Mauvaise idée : Hubert soulève la possibilité d’une rencontre impromptue avec un crocodile à marée haute. Une Buse noire perchée non loin semble acquiescer. On dégage.

On continue et croisons un fourmilier, suspendu par sa queue dans la canopée. Il se redresse, nous fixe, puis se fond dans les arbres. Plus loin, un autre traverse la piste d’un air décontracté.

Finalement, nous plantons la tente entre quatre palmiers sur la Playa Carbonera, au nord de Cabo Matapalo. La nuit tombe, nous supendons la tente. Les tongs dans les feuilles sèches, je deviens paranoïaque à l’idée de croiser un serpent embusqué. Mission accomplie, nous voilà bercés par le murmure des vagues sous un ciel étoilé.

Réveil au son des singes hurleurs, en duel avec le coq du voisin. Le spectacle du soleil rosé sur le Golfo Dulce compense tout. Hubert, lui, a moyennement apprécié la nuit : dormir à deux dans une tente suspendue, c’est un peu comme partager un hamac de trampoline. Une mangue juteuse au petit-déjeuner, et tout est oublié.

Nous explorons les trous d’eau à marée basse, à la recherche de petits crustacés éphémères, qui retrouveront la liberté dans quelques heures. Puis, noix de coco fraîche en main, direction Carate pour une dernière tentative d’apercevoir les saïmiris.

Il est temps de dire adieu à la péninsule d’Osa. On quitte ce paradis avec un pincement au cœur, direction Rincon puis Sierpe. Dernier traversée du boueux Rio Sierpe, puis, l’asphalte refait son apparition… mon dos apprécie.

La route vers les Caraïbes nous mène à travers la Cordillère de Talamanca. Après un passage par Uvita et Dominical, nous attaquons une montée sinueuse vers San Isidro de El General, réputé pour la beauté de ses habitantes. On vous dira si la légende est vraie…

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