De Drake au Golfo Dulce, la traversée de la péninsule d’Osa
Nous quittons Drake et traversons le cœur d’Osa, l’un des endroits les plus sauvages et préservés du Costa Rica. Près du Rio Riyito, nous faisons une halte pour un pique-nique improvisé sous le regard attentif des Basilics communs, ces fameux « lézards Jésus Christ » capables de courir sur l’eau.


Autrefois, ce fleuve regorgeait d’or, attirant les prospecteurs en quête de fortune. Aujourd’hui, la petite communauté de Rancho Quemado a misé sur l’écotourisme, proposant des randonnées et des immersions dans la forêt primaire.



La jungle cède peu à peu la place à des plantations de palmiers à huile, étendues monotones qui tranchent avec la luxuriance des sous-bois tropicaux. Ça et là, quelques kapoks géants résistent à l’envahisseur, leurs racines contreforts surgissant du sol.

Nous atteignons enfin Rincon et la Finca de Nada : une cabane jaune et bleue sur pilotis, offrant une vue imprenable sur le Golfo Dulce. La brise y est agréable, contrastant avec la moiteur étouffante de l’après-midi. Après avoir posé nos affaires, direction le Cruce de Bahia Drake pour le dîner. Le ceviche est exquis, même si l’idée du poisson cru demande toujours un brin d’audace.
Canoë dans le Golfe Dulce
La nuit est paisible jusqu’à ce qu’un bruit métallique nous tire du sommeil : une poêle qui tombe. Intrus nocturnes non identifiés… Nous installons un piège photo près de l’avocat grignoté. Surprise le lendemain, un petit rat prend la pause ! Il est accompagné par les chauves-souris qui grignotent les bananes que nous pensions à l’abri sur la table de la cuisine au centre de la pièce…


Dès l’aube, la chaleur est déjà écrasante : 30°C et pas un souffle de vent. Ici, pas de réseau, juste le chant des oiseaux et le bruissement de la jungle qui s’éveille. Une Aigrette tricolore fouille méthodiquement la vase, à la recherche de petits invertébrés. Près de notre canoë, un Holcosus quadrilineatus prend un bain de soleil avant de disparaître en un éclair dès qu’on s’approche.

Nous embarquons pour une exploration du Golfo Dulce.


À peine éloignés du rivage, nous apercevons des ailerons fendant la surface. Première pensée : attaque de requins ? Mais très vite, l’agitation révèle un tout autre spectacle.

Un dauphin noir chasse une carangue et nous frôle dans sa poursuite. L’instant d’après, trois Pseudorques surgissent à quelques mètres de nous, curieux de ces intrus pagayant sur leur territoire. L’eau bouillonne sous leurs passages furtifs avant qu’ils ne disparaissent aussi vite qu’ils étaient apparus.



Nous faisons une pause sur une plage bordée de cocotiers et de mancenilliers, ces arbres toxiques dont la sève peut provoquer de graves brûlures. Prudence de mise ! Un singe hurleur nous observe depuis une branche, visiblement agacé par notre présence. Plus bas, des Tombouroux voyageurs courent sur la mangrove, pinces en avant.



Le retour est bien plus difficile que prévu : la marée descend, nous obligeant à pagayer dans une eau trop peu profonde, où la vase retient notre embarcation. Obligés de descendre du canoë et de le pousser en pataugeant dans la vase chaude jusqu’à mi-mollet, nous scrutons les alentours… Les crocodiles nous surveillent-ils depuis la berge ? Quatre kilomètres de lutte contre le vent, de face bien sûr, nous regagnons enfin la maison, exténués, mais contents d’avoir pu observer une belle diversité d’oiseaux.






Le soir, sur la terrasse, un Écureuil à queue rouge m’observe avec curiosité.


Dîner à la Marisqueri Vosta Mar : soupe de « caracoles » commandée, avant d’apprendre qu’il s’agit d’escargots… Trop tard ! Hubert, de son côté, bataille avec un poulpe récalcitrant, visiblement plus coriace que prévu.
Bioluminescence et Mystères Nocturnes

Sortie nocturne en canoë. Patauger dans la vase, dans l’obscurité totale, me fait frissonner. Nous avançons prudemment. Premier coup de pagaie… et l’eau s’illumine. Sous le canoë, de minuscules étoiles scintillent : c’est la bioluminescence. Des micro-organismes planctoniques produisent de la la lumière, lorsqu’ils sont agités par nos mouvements. Un spectacle magique, digne d’Avatar, qui me fait oublier la potentielle présence de crocodiles dans la nuit noire.

Demain, nous retournons explorer le parc national du Corcovado, en entrant cette fois-ci par le poste de rangers La Leona, au sud de Puerto Jimenez. Préparez vous à voir plein d’animaux !







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