Après la Péninsule d’Osa, cap sur les Caraïbes ! Mais avant de plonger dans la mer turquoise, il va falloir gravir des montagnes, frôler des précipices et affronter les caprices de la Cordillère de Talamanca.
Végétation d’altitude
La route longe la côte Pacifique, traverse Uvita, et juste après Dominical et le pont du Rio Baru, on quitte le bord de mer pour une véritable expédition en altitude via la route 243. Adieu les embruns, bonjour les virages !
San Isidro de El General marque notre première étape montagnarde. On raconte que les femmes y sont les plus belles du pays, mais, elles doivent surtout avoir de sacrés mollets à force de monter et descendre les pentes escarpées ! Ensuite, direction la mythique Interamericana, qui s’accroche aux flancs des montagnes et nous entraîne dans une ascension spectaculaire. De la forêt tropicale humide à la forêt de nuages, la végétation se transforme à chaque épingle. La végétation suit le climat : des cocotiers de la plage à 30°C, on passe aux fougères géantes, aux chênes de 50 mètres, aux arbousiers brulés par d’anciens incendies et enfin à un paysage de graminées battues par le vent et le gel nocturne.

Le sommet arrive : el Cerro de la Muerte, ou « Vallée de la Mort », culmine à 3 451 mètres. Un nom bien portée pour une route qui serpente au-dessus du vide ! On respire l’air pur… Mais le panorama est à couper le souffle : on peut voir par temps clair, au-dessus des volcans et des montagnes, les 2 côtes du pays, la mer des Caraïbes d’un côté et le Pacifique de l’autre !
Nous nous arrêtons pour la nuit au Parque Los Quetzales, en lisière du Rio Savegre, le royaume des trogons, colibris et bien sûr, des quetzals. L’hôtel « Mirador Los Quetzales » porte bien son nom : coucher de soleil flamboyant au-dessus d’une mer de nuages. En plus, le repas est délicieux ! La star de la carte est la truite pêchée dans les ruisseaux de montagne.
Côté hébergement, les cabanes en bois sont rustiques, l’isolation inexistante. Enfilez tous vos vêtements possibles, on passe de 30°C à 5°C en un clin d’œil.

Parc national Los Quetzales
Au matin, le thermomètre frise le négatif, mais le lever du soleil balaie rapidement la fraîcheur.
Le parc national Los Quetzales recense un quart des espèces d’oiseaux du Costa-Rica. Il concentre 14 écosystèmes différents, depuis la forêt tropicale humide le long du Rio Savegre jusqu’à la forêt d’altitude sur les flancs de la Cordillère de Talamanca à 3000 mètres d’altitude, en passant par la steppe et des chênaies. Le Rio Savegre traverse le parc, il prend sa source au Cierro de la Muerte et finit sa course dans le Pacifique.
Nous prenons un sentier privé de l’hôtel, accessible seulement si on a la clef du cadenas. La forêt est enchantée : fuchsias nains, mousses roses, baies multicolores. On croise un Phénoptile noir et jaune nous surveillant depuis la canopée, un Bruant chingolo sautillant au sol, et un Wilson’s Warbler jaune citron. Mais de quetzal, point. Peut-être aurions-nous dû nous lever à 6 h pour la randonnée guidée… mais l’altitude et la fatigue avaient décidé pour nous.





Il est temps de reprendre la route vers les Caraïbes. La descente vers Siquirres nous ramène progressivement à la chaleur, entre cultures de café et forêts pluviales. La ville de Cartago nous accueille dans une ambiance électrique : circulation frénétique et musique pop à plein volume. Autrefois capitale prestigieuse, elle a été détruite par l’éruption d’un volcan en 1723, un tremblement de terre en 1814, puis un autre en 1910. La ville a laissé son élégance dans les décombres…
De Siquirres, on file sur la route 32, coincés entre bananeraies, palmeraies et culture d’ananas sur des kilomètres. La 2X2 voies est un défilé continu de camions, la circulation est assez difficile.

On commence à voir les collines de containers remplis de fruits, en partance pour une Transatlantique. Ca y est, Puerto Limón, enfin !

Infos Pratiques
Comment y accéder ?
Trois routes principales mène au parc Los Quetzales :
- une de San José, 1h30 de trajet,
- une depuis la côte Ouest, comptez 1h50 depuis Dominical,
- une de la côte Est, comptez 4h depuis Puerto Limon.
Prix et Accès au parc
Ouvert tous les jours de 7h30 à 15h30, 10$/adulte. Une randonnée guidée de 2 heures coute 25$. Seuls deux petits sentiers permettent d’explorer le parc :
- le Sendero Zeledonia est une boucle est accessible PMR et fait 480 mètres, idéal à faire en famille,
- le Sendero Ojo de Agua est un aller-retour de 3,5km, relativement plat. La plupart des oiseaux se réfugie dans la forêt de nuages, à mi-parcours.
Le parc se situe au bord de l’Interamericana au km 76. En voiture, cherchez le restaurant Los Chespiritos, l’entrée du parc est en face, un parking est disponible. En bus, demandez au chauffeur de vous y arrêter.
Préférez une visite en semaine, le parc est prisé pour une escapade par les habitants de San José le week-end.
Quand y aller ?
En saison sèche de décembre à avril. Pour mettre toutes les chances de son côté pour observer le Quetzal, choisissiez la période de nidification entre mars et juin.
Sécurité
SI vous venez en voiture, mieux vaut prendre son temps sur la route de montagne. Entre les virages serrés et les nuages accrochés à la montagne qui diminuent la visibilité, la route est assez périlleuse. Le « Cierro de la Muerte » ne s’appele pas comme ça pour rien…
En altitude, prévoyez un vêtement imperméable et chaud, comme chez nous, les températures descendent vite ! Et bien sûr n’oubliez pas vos jumelles et votre appareil photo !
Pour se réchauffer un peu, continuez le road trip sur la Côte Caribéenne, avec les paresseux et les ratons-laveurs, sur des plages de rêve !







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