Localisation et histoire de la région

Située dans les Pyrénées-Orientales, la Côte Vermeille s’étend d’Argelès-sur-Mer jusqu’à Cerbère, à la frontière espagnole. Cette bande littorale étroite entre montagne et Méditerranée abrite une mosaïque de paysages spectaculaires : caps rocheux, criques sauvages, ports de pêche, villages perchés et terrasses de vignes. Elle fut tour à tour catalane, française, fortifiée par Vauban, convoitée pour sa côte stratégique. Aujourd’hui, elle séduit les randonneurs, les plongeurs et les amateurs de bons vins.

La Réserve marine de Cerbère-Banyuls

Une fois n’est pas coutume, on met la tête sous l’eau…

Au pied du massif des Albères, il existe un paradis sous-marin : la Réserve marine de Cerbère-Banyuls. Première en France, créée en 1974, elle s’étend sur 650 hectares et protège les fonds marins, et sa faune, sur 7 kilomètres de linéaire côtier et sur 2 kilomètres au large. Les activité humaines y sont autorisées mais règlementées (mouillage, pêche, chasse sous-marine et ramassage de coquillage interdits), hormis sur 65 hectares de zones strictement protégées où toute activité y est interdite.

Les reliefs sous-marins abrupts, les grottes et les tombants font le bonheur des explorateurs.

Dans les premiers mètres, on trouve les mollusques, crustacés et algues calcaires, accrochés aux parois rocheuses battues par les vagues.

Entre 15 et 30 mètres de fond, les herbiers de posidonies ondulent au gré des courants. Ces prairies aquatiques, véritables nurseries abritent poulpes, éponges et poissons. On y trouve des groupes de Sars, Saupes et Daurades, et en regardant bien, parfois même un Hippocampe moucheté.

Le prolongement sous-marin est composé d’une strate coralligène où l’on recense plus de 500 invertébrés. L’Oursin violet, le Doris dalmatien et l’Éponge pierre colonisent les champs de gorgones et de corail rouges. C’est aussi le royaume des Mérous, Murènes, et Rascasses qui apprécient les fonds rocheux.

Sur les fonds sableux et vaseux, on peut croiser des Raies blanche, des Torpilles marbées, la Baudroie commune ou encore des Roussettes.

Et en prenant le large, pour les plus chanceux, il est possible d’observer des Dauphins, des Requin pèlerins ou des Tortues caouannes.

Où plonger ?

En snorkeling, un sentier sous-marin invite à une balade palmée au départ de la plage de Peyrefite (à 5 kilomètres de Banyuls, en direction de Cerbère). Gratuit, accessible à toutes et tous, il suffit de savoir nager. On a pied dans les premiers mètre mais très vite, il y a environ 3 mètres de fond, jusqu’à une dizaine de mètres pour la zone la plus éloignée à 250 mètres. Le sentier est délimitée par une ligne d’eau. Cinq bouées équipées de panneaux sont installées dans l’eau entre juin et septembre pour découvrir les 5 écosystèmes différents : galets, herbiers de Posidonie, blocs, failles et tombants. Les poissons sont habitués aux humains, et ils n’ont pas peur, puisqu’ici on ne les tue pas. On croise donc des individus de taille conséquente et on peut les observer de très près ! N’oubliez pas vos masques, palmes et tubas ! Sinon, possibilité de location sur place. Il est aussi possible de louer un tuba FM Fréquence Pro qui permet d’entendre des commentaires sur la découverte des fonds sous-marins pendant la balade palmée.

Les amateurs de plongée bouteille trouveront aussi leur bonheur : les clubs locaux organisent des sorties sur des spots spectaculaires comme le Cap Rederis, la plage de Taillelauque, ou encore les arches rocheuses au large de Banyuls. Nous n’avons pas eu l’occasion de plonger cette fois-ci, mais nous comptons bien revenir et avons déjà choisi le club Plongée Bleue pour son engagement éco-responsable (pas d’antifouling sur leurs bateaux, nettoyage des déchets à chaque sortie, reconnu Centre Sea Sheperd Dive…).

Un des plus vignobles du monde

Côté terre, les vignes en terrasses de Banyuls et Collioure offrent un paysage à couper le souffle. Sculptées à flanc de montagne depuis le XIIe siècle par les Templiers, elles s’étendent sur plus de 1 500 hectares et plongent littéralement dans la Méditerranée. Chaque parcelle est soutenue par des murets de pierres sèches, témoins d’un savoir-faire ancestral aujourd’hui inscrit au patrimoine culturel immatériel. Cette viticulture impose un travail entièrement manuel, les pentes pouvant atteindre 60 %. Pas de mécanisation possible, tout se fait à la force des bras, des vendanges jusqu’à l’entretien des terrasses. Ce défi donne naissance à des vins d’exception, comme le Banyuls, vin doux naturel aux arômes puissants et solaires, ou les rouges de Collioure, riches et structurés.

Une ballade depuis Banyuls, permet de découvrir les vignes accrochées à flancs de collines, face à la mer. Le sentier passe juste au-dessus de la plage de Taillelauque. Attention, pour descendre à la plage, il y a une vingtaine de mètres assez escarpés. Déserte en ce début juillet, on profite de l’eau turquoise et d’une multitude de poissons qui évoluent parmi de gros blocs rocheux. Force est de constater que c’est un spot de plongée, à la vue des quatre bateaux qui larguent leur plongeurs non loin de là. Ils me font envie ! Mais on en prend déjà plein les yeux en snorkeling. On est toujours dans la Réserve marine, les poissons n’ont pas peur de l’humain, et s’approche tout près de nous.

Un peu de farniente sur la plage de galets, avant de remonter au Cap de Rederis, pour un panorama à couper le souffle sur la côte Vermeille.

Au total, la balade entre Banyuls et le Cap Rederis fait 3,5 km, comptez 1h20 sans pause baignade. Le sentier littoral continue encore jusqu’à la plage de Peyrefite (1,5 km – 35 min), départ du sentier sous-marin.

Le sentier est assez escarpé, parfois à flanc de falaise, ne vous éloignez pas et portez des chaussures adaptées, et prenez de l’eau, particulièrement en été.

Incursion en forêt de Masanne

Nichée dans les hauteurs d’Argelès-sur-Mer, la forêt de la Massane s’étend sur 336 hectares entre 600 et 1253 mètres d’altitude sur la commune d’Argelès-sur-Mer.

C’est l’une des dernières forêts anciennes de hêtres en climat méditerranéen. Elle est classée réserve naturelle nationale et inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2021. Elle n’est plus cultivée depuis un siècle et est depuis en libre évolution. Elle est considérée comme l’une des 40 dernières vieilles forêts du bassin méditerranéen.

La forêt de Massane est devenu un véritable laboratoire à ciel ouvert pour les scientifiques, avec plus de 8 200 espèces recensées, dont des lichens rares, des chauves-souris et une grande diversité de coléoptères. Mais pas besoin d’être biologiste pour l’apprécier : les randonneurs y trouvent un havre de fraîcheur et de verdure, surtout au printemps ou à l’automne.

Attention toutefois : l’accès est strictement interdit l’été pour prévenir les risques d’incendie et les activités sont réglementées (pas de cueillette, chiens, campements et véhicules interdits). Nous n’avons donc pas pu découvrir la forêt cette fois-ci, mais nous y retournerons pour vous en dire plus !

Informations Pratiques

Où dormir ?

Nuit à l’hôtel La Vigie à Cerbère, paisible, pour profiter de la vue sur la mer.

Où manger ?

On vous recommande le restaurant Le Miradou, très bon rapport qualité/prix pour un dîner chic, sans trop de prise de tête.