Road-trip de Puntarenas à Manuel Antonio, entre oiseaux, crocodiles et plages du Pacifique


Auteur : Pauline & Hubert

Publié le : 16/04/2025


Après cette magnifique semaine de découverte de la Péninsule de Nicoya, nous partons pour la Péninsule d’Osa. Suivez nous dans ce road-trip le long de la Côte Pacifique, de Puntarenas à Uvita, en passant par les crocodiles de Tarcoles, puis d’Uvita à Sierpe, aux portes du Corcovado !

De Puntarenas à Playa Hermosa en passant par Tarcoles

Deux dauphins accueillent le ferry à l’embarcadère de Puntarenas, accompagné par un ballet de frégates superbes.

Dès l’arrivée, l’ambiance à Puntarenas évoque un Cap d’Agde tropical, avec des vacanciers du week-end et des vendeurs ambulants proposant de quoi combler les petites faims : brochettes fumantes, empanadas dorées, et surtout, les fameuses pipas frescas, ces noix de coco fraîchement coupées dans lesquelles on plante une paille.

Nous prenons la route vers le sud, longeant la côte et respirant à pleins poumons cet air salé mêlé de chaleur humide. Premier arrêt : la lagune de Bajamar, un petit paradis entre Puerto Caldera et Tárcoles, où les hébergements tenus par des Canadiens ajoutent une touche de dépaysement… linguistique ! Discuter en français avec un accent québécois chantant au cœur de la jungle, ça a son charme.

Observations ornithologiques au Rio Tárcoles

Le Rio Tárcoles, à seulement 200 mètres d’une plage de sable noir, serpente à travers la jungle et crée un véritable sanctuaire pour les oiseaux d’eau. Le guide ornitho ne sait plus où donner de la tête : Grandes aigrettes, Aigrettes bleues, tricolores et neigeuses, Ibis blancs, Spatules roses, Tantales d’Amérique… On n’avait pas vu autant d’espèces d’oiseaux limicoles depuis la Baie de Salinas !

Plus petites, les Échasses d’Amérique s’animent sur les berges, tandis qu’un vol parfait de Cormorans viga dessine un V dans le ciel.

Nous rebroussons chemin en longeant la plage, où un Courlis corlieu se lance dans une course effrénée contre de petits crabes qui détalent en tous sens. Au-dessus de nous, des Frégates superbes planent avec une nonchalance de ptérodactyles modernes, tandis que quelques Pélicans bruns attendent le petit-déjeuner auprès d’une barque de pêcheur.

Jungle animée

Retour vers la jungle : un couple d’Aras macao s’envole dans un éclair rouge et bleu, tandis qu’un Paruline des mangroves entame un concert impromptu au-dessus de nos têtes. Dans un palmier, des Urubus noirs sont perchés comme des décorations de Noël un peu sinistres.

À nos pieds, un Écureuil muticolore joue au ninja autour d’un tronc, esquivant avec agilité un Pic de Hoffmann qui le poursuit avec ténacité. Plus loin, un Tyran quiquivi, perché sur un buisson, nous observe du coin de l’oeil.

Nous reprenons la route, et très vite, les cimes boisées de la Cordillera de Tilarán apparaissent à l’horizon. En levant les yeux, nous surprenons un groupe de Conures de Finsh en pleines acrobaties.

Observations reptiliennes dans le Rio Tárcoles

Nous atteignons ensuite le célèbre pont du Rio Tárcoles, repaire d’énormes crocodiles américains. Ces monstres préhistoriques restent parfaitement immobiles sous un flux incessant de touristes qui, eux, ne tiennent pas en place. Appareils photo en main, ils s’accrochent à la rambarde, dans un chaos de camions et scooters pressés. À côté, des vendeurs ambulants proposent des souvenirs.

Plus petit, un Cténosaure noir et un Aspidocelis deepil profitent d’un bain de soleil.

Cap sur Playa Hermosa

Nous faisons l’impasse sur Jaco, haut lieu du tourisme où surfeurs, investisseurs immobiliers et étudiants en goguette cohabitent dans une joyeuse cacophonie nocturne. La ville est sûrement agréable pour qui aime l’ambiance fête, tequila et nuits blanches, mais notre truc, c’est plutôt les chants d’oiseaux que les basses de boîte de nuit.

La route en travaux est un défi en soi : motos sans phares, camions arrêtés sans raison, piétons surgissant de nulle part… De nuit, il faut des yeux tout autour de la tête pour ne pas finir dans le fossé. Après avoir quitté l’Interamericana et ses camions roulant à 30 km/h en montée et 120 km/h en descente, nous atteignons enfin Playa Hermosa, épuisés.

La nuit est noire, l’océan est une masse en furie, et les rouleaux blancs d’écume s’écrasent sur la plage avec un fracas assourdissant. On s’installe face à ce spectacle hypnotique, la route continuera demain.

Playa Hermosa à Uvita : entre plages et surfeurs

Nous repassons devant les rouleaux déchaînés où des surfeurs bravent l’océan avec une témérité qui force le respect (ou l’inconscience, difficile à dire). La route nationale longe le Pacifique. Premier arrêt baignade sur la Playa Esterillos : une immense étendue de sable totalement déserte, balayée par de grandes vagues écumantes. Le décor serait idyllique… si deux ULMs n’avaient pas décidé de nous tourner autour en pétaradant. On profite quand même de l’eau, même si l’idée de nager ici me met moyennement à l’aise—je n’ai pas oublié les crocodiles géants de Tarcoles, qui, rappelons-le, ne sont qu’à 30 km…

Cap au sud, direction Uvita ! Nous faisons l’impasse sur le parc Manuel Antonio. Trop touristique, trop réglementé (parking payant, affluence dès l’ouverture). Pourtant, il a ses atouts : il est accessible aux personnes à mobilité réduite et abrite une population de petits saïmiris, ces adorables singes-écureuils qu’on croise rarement ailleurs au Costa Rica.

La route côtière qui descend est bien encombrée, mais elle compense avec des vues spectaculaires sur l’océan. On aperçoit une multitude de plages de sable blanc bordées de cocotiers, paradisiaques et presque désertes. Pour passer le temps, on se lance dans un jeu macabre : compter les iguanes vivants et les oiseaux morts sur le bord de la route.

Demain, nous explorerons le Parc national Marino Ballena à Uvita, puis finissons notre road-trip jusqu’à Sierpe, où débute la Péninsule d’Osa.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


D’autres découvertes à proximité

  • A la recherche des baleines entre Uvita et Sierpe

    A la recherche des baleines entre Uvita et Sierpe

    Après notre road-trip éreintant sur la Panaméricaine entre Puntarenas et Jaco, en passant par les crocos de Tarcoles, nous regagnons peu à peu calme et tranquillité en arrivant à Uvita. Uvita et sa queue de baleine À Uvita, nous quittons l’asphalte pour une montée bien sportive sur une piste caillouteuse et raide. Le 4×4 grimpe…