A la recherche des baleines entre Uvita et Sierpe


Auteur : Pauline & Hubert

Publié le : 16/04/2025


Après notre road-trip éreintant sur la Panaméricaine entre Puntarenas et Jaco, en passant par les crocos de Tarcoles, nous regagnons peu à peu calme et tranquillité en arrivant à Uvita.

Uvita et sa queue de baleine

À Uvita, nous quittons l’asphalte pour une montée bien sportive sur une piste caillouteuse et raide. Le 4×4 grimpe vaillamment, mais la descente promet d’être un peu plus stressante. Les freins tiendront-ils le coup ? Suspense. Après quelques cahots, une éclaircie dans la jungle dévoile un panorama époustouflant : une mer de verdure plongeant dans l’océan, et, juste en contrebas, cette fameuse formation rocheuse en forme de queue de baleine qui donne son nom au parc Marino Ballena. D’ailleurs, les baleines à bosse viennent s’y reproduire entre juillet et octobre.

Cascades sauvages

Les alentours regorgent de cascades et de piscines naturelles parfaites pour une baignade en pleine jungle. Certaines sont aménagées (et donc payantes), d’autres plus sauvages. On choisit une option isolée et en profitons pour explorer. Côté faune, la jungle semble avoir décidé de faire la grève, sauf les libellules…

Marino Ballena et ses aras

Nous esquivons le parking officiel du parc (et les petits malins qui réclament un droit de stationnement pour des places pourtant gratuites) et rejoignons la plage en traversant la jungle. L’entrée ne coûte que 6 dollars, mais le guichet est encore fermé à cette heure matinale, alors on avisera au retour.

La plage est immense, sauvage, bordée de cocotiers et d’amandiers. Au-dessus de nous, une centaine de pélicans bruns survolent la mer en formation serrée. Sur la lisière de la jungle, des aras macaos en pleine parade nuptiale font leur show en jacassant la tête en bas.

Côté bestiaire, on croise :

  • Une douzaine de Chevaliers grivelés, parfaitement camouflés dans les racines de palétuviers.
  • Un Cténoauseur noir qui se faufile discrètement parmi eux.
  • Des crabes violonistes à front large et des crabes fantômes, qui disparaissent dans le sable à notre approche.

Pendant notre session snorkeling, malgré une eau trouble, quelques poissons tropicaux s’invitent : poissons perroquets, poissons anges, murènes…

Au retour, nous passons sagement par le guichet, mais il n’y a plus personne. Juste une immense statue de baleine… fabriquée en bouteilles plastiques vides. Ironique et tristement poétique.

Plages bondées et singes craquants

Nous repartons en quête d’une plage ombragée, mais vendredi après-midi oblige, les Costaricains préparent leur camping du week-end. Les places à l’ombre sont chèrement disputées. Nous trouvons refuge sous un bosquet de raisins de mer et profitons d’une baignade dans une eau à 30°C, jusqu’à ce que la marée haute nous déloge.

Sur le chemin du retour, nous tombons sur une famille de singes hurleurs, dont deux adorables bébés cramponnés à leur mère. Je fonds littéralement devant leurs petites bouilles noires aux yeux pétillants. Hubert, lui, reste plus pragmatique et me ramène à la réalité en me montrant un Caracara crêté en pleine partie de foot improvisée avec une noix de coco. Enfin, un petit lézard, un juvénile d’Anolis lemurinus, semble monté de garde sur le sentier, immobile et concentré.

D’Uvita aux portes de la Péninsule d’Osa

Cap sur Sierpe, porte d’entrée de la Péninsule d’Osa. La route s’étire sur une centaine de kilomètres, encadrée par des rangées infinies de palmiers à huile. Selon les panneaux, c’est un compromis entre social et environnement : plus de 50 000 personnes en vivent, et ce sont des bœufs qui tractent les charrettes chargées de dattes. On pourrait presque croire à une monoculture éthique… jusqu’à ce que l’on passe devant l’usine de transformation, qui crache une épaisse fumée noire façon apocalypse industrielle.

Heureusement, au sud d’Uvita, la nature reprend ses droits : le turquoise de l’océan Pacifique s’infiltre entre les feuilles d’une jungle luxuriante, et la route surplombe de belles embouchures de rivières qui s’éclaircissent à mesure que l’on approche de la péninsule d’Osa.

Sur le trajet, deux panneaux interpellent : le premier, signé par l’association PETA, arbore un petit cochon larmoyant qui accuse les carnivores de maltraitance animale. Le second, officiel cette fois, sensibilise contre les abus sexuels. Costa Rica : 1 – Société occidentale : 0.

Après quelques virages dignes d’un circuit Mario Kart entre les champs de palmiers, nous arrivons à Sierpe, petit village au charme tranquille. Ici, certains prennent un bateau pour rejoindre Bahía Drake en traversant la plus grande mangrove d’Amérique centrale. D’autres, plus téméraires (ou plus fauchés), tentent la route en voiture. Réputée impraticable avec ses pistes défoncées et ses rivières à traverser à gué, elle n’est pas pour les cœurs fragiles… Mais comme la saison des pluies touche à sa fin, on décide de jouer notre va-tout avec notre vaillant Jimny.

Première épreuve : traverser le río Sierpe sur un bac antédiluvien pour la modique somme de 5000 colones. Cinq minutes plus tard, nous voilà sur l’autre rive, et surprise : l’unique passager du bac s’avère être notre hôte pour les trois prochaines nuits !

Continuez l’aventure avec nous sur la Péninsule d’Osa. Au départ de Bahia Drake, notre prochaine destination, nous irons à la découverte du Parc national Corcovado.

Où dormir à Uvita ?

On vous recommande la Guest House Cascada Verde. Rien de luxueux : chambres rudimentaires, sanitaires communs, cuisine partagée… mais pour 20 dollars la nuit, c’est une aubaine ! La cerise sur le gâteau ? Une terrasse qui surplombe la jungle. On s’endort avec les bruits de la forêt et on se réveille en fanfare avec les singes hurleurs.

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